Le temps d’un séjour, immergez-vous dans l’ambiance typique de nos villages méridionaux. Entre histoire, traditions et modernité, s’invente ici un vivre ensemble à partager.

Vivre ensemble

Outre une géographie formelle des villages, avec places, rues, ruelles, il existe surtout une géographie humaine où certains endroits prennent une autre dimension. Les points de rencontre que pouvaient être le lavoir, comme celui de Talairan, ou la fontaine ont perdu leur rôle.

Talairan Lavoir à pétales
le lavoir à pétale de talairan raconté par Serge Mazard


pétanque

Dans chaque village, on va trouver un endroit à l’abri où les anciens se réunissent pour parler de l’actualité du village et d’ailleurs : le Sénat, le club. Et là, ils font marcher la rassega : « — Sabes pas, Un tal.. — E ben, aquela empega… Me’n diràs tant… ».

L’esprit de solidarité et de communauté s’observent encore souvent dans les villages. C’est la salade en trop qu’on donne à la voisine, quelques champignons ramassés, un coup de main, souvent sans l’attente d’un retour.

Ne vous étonnez pas si les gens vous saluent d’un « Adieu ! » sonore. Car, ici, en terre d’Òc, quoique parfois mécréants, on se recommande à Dieu aussi bien au moment des rencontres et retrouvailles qu’à celui des séparations.

La fête locale

La fête locale, souvent liée au saint patron de la communauté, était un grand moment de retrouvailles familiales et aussi d’expression des rivalités entre les villages ; Les bals permettaient des rencontres entre filles et garçons. Mais le poids allégé de la ruralité, l’exil pour le travail, l’éloignement ont réduit la force de ces rendez-vous où des orchestres écumaient la région et faisaient danser sur les musiques entendues sur les postes de TSF. La diffusion plus large des moyens audio-visuels, le développement de boîtes de nuit et de dancing permanent ont peu à peu réduit l’importance sociale et sociétale des fêtes locales qui perdurent malgré tout, en particulier durant la saison estivale.

Dans chaque village, un Comité des Fêtes continue de perpétuer ces moments mêlant jeux pour les enfants, parties de pétanques, grand repas/taulejada, bals. Le Carnaval était aussi un grand rendez-vous festif de l’année. S’il a conservé une vitalité certaine à Limoux, dans la Haute-Vallée de l’Aude et dans quelques villages ça et là, il n’en va pas de même sur la plupart des autres territoires et avec lui a disparu une forme prononcée d’autodérision. C’est vers d’autres types de rendez-vous que se retrouve l’ambiance festive : les soirs de victoire sportive, le lancement du vin nouveau en octobre à Lézignan-Corbières, les fêtes des crus, les programmations Total Festum (en ce qui concerne l’expression occitane).

Ces rendez-vous sont nombreux, rendez-vous sur l’agenda !

Au jardin

La géographie de chaque village détermine la place des jardins : proches des maisons ou en bord de rivière où des systèmes de béal amènent l’eau nécessaire à l’arrosage de chaque jardin suivant des modes de fonctionnement et de répartition anciens. Une haie pour protéger du vent, une cabane où ranger les outils (l’aissada, lo bigòs, lo rastèl, lo palabés, l’asagador), parfois volière ou clapiers à lapins. Jardiniers et jardinières consultent le calendrier, font référence aux saints, surveillent l’évolution de la Lune pour choisir la meilleure période où planter.

Les jardins de St Laurent de la Cabrerisse
les jardins de St laurent de la cabrerisse

Le jardin, qui fournit les légumes de la maisonnée, est l’objet d’un soin attentif, quasi-quotidien pour arracher quelque mauvaise herbe ou se parer de quelque insecte ou autre animal pouvant nuire à la récolte. Géométrie des carrés du jardin, rangs tirés au cordeau, quelque espaurugal pour épouvanter ou servir de perchoir aux oiseaux (moins poétiquement remplacés par des CD suspendus aux branches),… Quelques fleurs pour égayer l’ensemble.

E cadun e caduna de faire venir sas patanas, sas favas, sos favòls e sas mongetas, sas tomatas, sas ensaladas, sas cebas e sos pòrres, l’alh e lo jalverd, sos viet-d’ase e sas cogordetas, sos naps e sos rafes, sas carròtas e sos caulets, sas cojas (que siague mai gròssa que la del vesin !) ; mais aussi ses fruits : las majofas (les fraises) et ceux de quelque arbre fruitier : cerièr (cerisier), pomièr (pommier), perièr (poirier), perseguièr (pêcher),…

Des fleurs (roses/ròsas, lilas/lillac, tulipes/tolipas, sureau/sambuc, iris/cotèla, glaïeul/glaujòl, pivoine/pivèna, …) égaient les plates-bandes et les haies font la fierté des jardiniers et surtout des jardinières.

Après avoir connu une période d’abandon, on constate depuis quelques années un retour à l’entretien des jardins, à des demandes d’attribution par les nouveaux venus, s’appuyant sur le produire local pour retrouver une alimentation saine et savoureuse où les légumes et les fruits sont consommés au moment de leur maturité naturelle.

A Villerouge-Termenès, un jardin des simples a été aménagé à côté de la place de la mairie. Vous y découvrirez toutes les essences qui servaient à soigner et guérir au Moyen Age : thym, sauge, mélisse, lavande… A voir en allant visiter le château !