De nombreuses générations avaient rêvé de relier la Méditerranée à l’Océan Atlantique. Il fallut attendre le printemps 1681 pour que ce rêve se réalise, et cela par la volonté et le génie d’un enfant du Pays d’Oc : Pierre Paul Riquet… Son “génie” a été tout simplement, de penser à alimenter le canal avec les eaux des ruisseaux de la Montagne Noire.

Pierre Paul Riquet

Une entreprise titanesque.

En octobre 1666, un édit de Louis XIV ordonne la construction du canal de navigation et de communication des deux Mers, Océane et Méditerranée. Riquet engage alors sa fortune personnelle et se charge des travaux. La construction se fit en un temps record. Pendant quatorze ans, à la tête d’une “armée” de 12 000 ouvriers, il bâtit le surprenant réservoir de Saint Ferréol, il franchit tous les obstacles en réalisant 328 ouvrages d’art : écluses, ponts (Le Somail, le Pont Canal du Répudre), aqueducs, tunnels (Malpas), épanchoir (Patiasses)… sur une longueur de 240 km. Depuis 1996, il est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

L'écluse du Pech Laurier à Argens-Minervois

Le premier pont-canal

Le Pont-Canal du Répudre, situé sur la commune de Paraza est le premier pont-canal à avoir été construit en France (1676). Sa construction occupa jusqu’à 400 ouvriers. Il permet au Canal du Midi de franchir la rivière Répudre.

Pont-Canal du Répudre

canal du midi Paraza pont canal du Répudre

Le Château de Paraza datant du début du XVIIème siècle abrita Paul Riquet durant la construction du Canal. Il est aujourd’hui propriété de la famille Danglas qui y a aménagé de somptueuses chambres d’hôtes et jouxte le chai où sont produits et vendus les vins du domaine.

Le Château de Paraza

Transport et commerce.

C’est avant tout le commerce du blé qui a motivé la construction du Canal du Midi. Il fallait favoriser les échanges entre Aquitaine et Languedoc. Au XVIIIe siècle, la vigne ne profite pas encore totalement des ouvertures commerciales de cette voie navigable d’exception et sa commercialisation s’affirme surtout au siècle suivant.

Le port de Homps était l’un des plus importants du tracé, notamment parce que les péniches pouvaient y manœuvrer. De nombreux négociants en vin s’y installèrent et c’est à Homps qu’embarquaient les Vins des Corbières et du Minervois en direction de Sète ou de Bordeaux. Aujourd’hui, le lieu idéal pour découvrir les vins du Minervois se situe toujours sur le port, à La Maison des Vins du Minervois.

Madame Cradock, une voyageuse du 18ème siècle.

A l’Office de Tourisme du Somail, rendez-visite à l’hologramme de Mme Cradock, touriste britannique du XVIIIe siècle qui vous contera l’histoire du Canal et de son périple. Le Canal n’était pas réservé au transport de marchandises et de nombreuses personnes l’empruntaient aussi pour leurs déplacements. En 1831, les registres font état de 28 000 voyageurs !


L’essor touristique

Aujourd’hui les péniches voguent les eaux vertes du canal pour l’agrément. Sur le Canal du Midi, les gens pressés peuvent repasser ! Les chemins de halage s’empruntent avec calme que l’on soit à pied ou à vélo, et les écluses, pont-canaux… rappellent les nécessaires humilité et patience des hommes devant ce monument d’exception. L’Ecluse du Pech Laurier d’Argens-Minervois fait partie des 64 écluses du canal du midi.


Sauvons le Canal du Midi

Depuis la découverte de la maladie du chancre coloré en 2006, plus de 20 500 platanes ont dû être abattus pour endiguer la propagation du virus. 

La reconstruction de ce patrimoine emblématique est un projet complexe. Pour agir sur le long terme, Voies navigables de France a mis sur pied un programme de sauvegarde, auquel tous les acteurs du territoire sont associés : l’Etat, les conseils régionaux et généraux, les communes, les agences de l’eau, les associations environnementales… et bien sûr tous les amoureux du canal.

Campagne Replantons le Canal du Midi