Dans les Corbières, le massif de Mouthoumet recèle de nombreux vestiges miniers et métallurgiques, traces d’un passé industriel révolu. Partez à la découverte de ce patrimoine méconnu dans un circuit proposé par l’association Mines en Corbières, à réaliser en voiture ou à vélo pour les adaptes de cyclotourisme.

L’exploitation des mines s’est étendue de l’Antiquité à la seconde moitié du XXe siècle. Les métaux principalement concernés sont le fer, l’argent, le cuivre, le plomb ou l’antimoine, sans oublier le baryum sous forme de barytine. Le traitement des minerais se faisait parfois sur place, laissant des vestiges encore bien visibles aujourd’hui.

A savoir :

Le circuit présenté ici fait environ 72 km depuis le village de Cascastel-Des-Corbières (point de référence pour les kilométrages indiqués, possibilité de raccourcir l’itinéraire en continuant vers Palairac au niveau du col de Ferréol). Il peut être réalisé en voiture ou bien à vélo, ces petites routes des Hautes Corbières se prêtant idéalement à la pratique du cyclotourisme sportif (dénivelé 1020 mètres). Pour une sortie eco-friendly, c’est l’occasion parfaite pour tester la location de la voiture électrique de Villerouge-Termenès !

carte du circuit

Cascastel-des-Corbières et son château

Rendez-vous sur la place du Château de Cascastel (point n°1). La façade du XVIIIe récemment rénovée abrite une somptueuse « salle des gypseries » qui servait de salon au seigneur Joseph-Gaspard Pailhoux de Cascastel (1726-1808). Vous retrouverez à plusieurs reprises ce personnage, devenu exploitant minier, au cours de votre périple. A gauche de la base de la tour, par une ouverture munie d’une grille, vous découvrirez une construction en bel appareillage de grès local pouvant être attribuée à Rémy Jacomy, maître de forges et propriétaire du château (1872-1882).

Il est possible de visiter la salle des gypses du château sur RDV, en contactant l’association des Amis du Château de Cascastel. Plus d’infos ici.

Quittez Cascastel en vous dirigeant vers Albas par la D106.

D’Albas à Villerouge-Termenès, le site de Fourques

Traversez Albas direction Villerouge-Termenès par la D40 : vous montez vers le territoire minier. Au km 6,2, garez-vous sur le côté gauche (point n°2). Vers le Sud, les reliefs boisés constituent les premières pentes du plateau de Lacamp. Ce plateau, établi sur des terrains anciens de l’ère Primaire, comporte de nombreuses mines de fer. Sur la gauche et dans votre dos, les terrains peu boisés et aux strates colorées et redressées, sont plus récents (Secondaire et Tertiaire)… et sans mines. Poursuivez votre chemin vers Villerouge-Termenès.

Toujours sur la D40, au départ de l’ancienne métairie Saint Rome (grange, point n°3), vous pourrez découvrir le sentier thématique de 2.5 km passant par l’ancien bâtiment fortifié de Fourques. Vous êtes ici dans l’Espace Naturel Sensible Saint-Rome-Fenouillères, propriété du Département de l’Aude. Datant du XIIIe siècle, il s’agit probablement un local fortifié de stockage. A l’arrière du bâtiment, dans la pente, sous les rochers de tuf calcaire, s’étend un ferrier daté des VIe au IXe siècles. Les ferriers sont des amoncellements de scories (déchets) issues du traitement du minerai de fer.

Fourques
Le site de fourques

Villerouge-Termenès et le blason de Dagobert

Arrivés à Villerouge-Termenès, garez-vous sur le parking en face de l’ancienne cave coopérative (km 15). Descendez à pied vers l’entrée du château.

descente vers le château de villerouge-termenès

Une vingtaine de mètres avant celle-ci, empruntez une petite ruelle à droite vers la « Placette ». Vous y découvrirez une maison ornée d’un blason (point n°4). C’est celui de Luc Siméon Auguste Dagobert de Fontenille. Héros de la Révolution, ce général de Brigade était l’associé de Pailhoux de Cascastel pour l’exploitation des mines de fer des Corbières. Militaire avant tout, il logeait son Intendant des Mines dans cette bâtisse construite en 1780.

La gare et le téléphérique de Félines-Termenès

Reprenez la route vers Félines-Termenès par la D613. Après la traversée du village, au km 17,8, vous remarquerez sur la gauche une grande esplanade (point n°5). C’est l’ancienne gare ferroviaire où stationnaient avant-guerre (39-45) deux locomotives dédiées au transport du minerai. Le grand bâtiment en pierre, à droite de la petite tour (réserve d’eau pour le train à vapeur), constituait le terminal du téléphérique qui acheminait le minerai de fer depuis la mine du Monthaut (à 5 km, sur la commune Palairac).

Des sites miniers disséminés dans les Hautes Corbières

A la sortie du village, prendre à gauche vers Palairac / Tuchan (D39). Laisser Davejean à droite et poursuivre vers Palairac/Tuchan. Au km 21,2, juste après un petit pont, stationnez sur le bord droit de la route (point n°6). Vous êtes au milieu d’un important ferrier, vestige d’un atelier sidérurgique de l’époque romaine. Il y a des scories partout, notamment dans le fossé en bordure de la route.

scories
scories (déchets issus du traitement du minerai de fer)

Poursuivre jusqu’après le col de Couize (km 23,9, point n°7). Par beau temps, un panorama impressionnant offre une vue imprenable sur cette partie des Corbières jusqu’à la chaîne des Pyrénées. On y distingue les châteaux de Quéribus et Peyrepertuse. Sous vos pieds, se trouve la principale mine d’argent des Corbières, souvent citée dans les textes au Moyen-âge.

Paysages des Hautes Corbières
paysages des hautes corbières

En contrebas, vous apercevez un ancien poste électrique. C’est le seul vestige d’une petite usine de traitement du minerai d’antimoine construite en 1938. Continuez sur 1,2 km et empruntez le chemin à droite en épi (attention à la manœuvre). Garez-vous à 100 m, après le virage en épingle, en face de la borne incendie (point n°8). Vous êtes sur l’ancien site minier de la Bousole (antimoine) où les vestiges ont pratiquement disparu. De 1838 à 1842, on a intensément extrait le minerai qui était envoyé à Carcassonne à dos de mulets pour traitement (séparation antimoine et plomb). Au col de Ferréol tournez à droite vers Maisons (D123). A Maisons, poursuivez vers Padern. Garez-vous au carrefour Maisons-Padern-Montgaillard (km 30,8, point n°9). Regardez au sud la colline en second plan, vous y verrez le site de Saint Estève : c’est une mine exploitée au XXe siècle pour la barytine, mais pour le cuivre et l’argent dans les temps plus anciens.

Mine de St Estève
mine de st estève

Descendez vers Padern jusqu’au km 32,6 (point n°10). Sur votre gauche les anciennes forges de Montgaillard (site privé), construites au XVIIIe siècle pour le traitement du minerai de fer. Poursuivre dans les gorges du Torgan jusqu’au km 35,5 (point n°11) ; garez-vous sur l’élargissement à droite. Le vallon qui le prolonge possédait une usine d’enrichissement de la barytine qu’on extrayait un peu plus haut. C’est la mine de Tistoulet qui a fermé ses portes en 1932. Là aussi, l’activité a commencé dès l’Antiquité pour l’extraction du cuivre et du plomb.

La Forge à la catalane de Padern et le hameau de Ségure

Passez dans le village de Padern en vous dirigeant vers Tuchan. Sous le préau de l’école (Mairie), se trouve un moulage en plâtre (fin XIXe) qui montre une coupe de la Mine de Tistoulet (point n°12). Continuez vers Tuchan. Dans les gorges du Verdouble, au km 42, garez-vous sur l’élargissement à droite (point n°13). En contrebas vous apercevrez des bâtiments : ce sont les vestiges de la forge à la catalane construite par Pailhoux de Cascatel en 1779. Dans cette forge ont été fabriqués des boulets de canon pour la guerre d’Espagne (1794) menée par le Général Dagobert.

Traversez Tuchan et prenez la direction de Palairac (D39). Au hameau de Ségure (km 52, point n°14), vous découvrirez sur la gauche le « théâtre de Ségure ». C’est une ancienne forge (de maréchal ferrant) qui date de l’exploitation des mines de houille du même lieu. Le bâtiment suivant, en bordure de la route, était le logement des mineurs (privé). Au XVIIe siècle la houille de Ségure aurait servi à la cuisson des briques pour les fortifications de Vauban dans les Pyrénées Orientales.

Palairac et le plateau de Lacamp

Reprenez la route vers Palairac. Dans le village, n’hésitez pas à visiter l’église Saint Saturnin (point n°15) : une légende villageoise rapporte que, suite à sa visite de la mine d’argent de La Canal, Louis XIV aurait offert le mobilier baroque de l’église

Le village est aussi le point de départ de la boucle de randonnée pédestre Le Fer oublié du Plateau de Lacamp. Jalonnée de panneaux thématique, elle permet d’en savoir plus sur le passé minier de ce secteur des Hautes Corbières.

Repartez vers Quintillan (D123). Vous longez au Nord-Ouest le plateau de Lacamp et ses mines de fer mais pas seulement !

Avant Quintillan, au km 65 (point n°16), vous pouvez apercevoir, à gauche, au-dessus de la première vigne et à droite d’un chemin, les haldes grises (déblais d’exploitation pauvres en minerai) de la mine d’antimoine de Feugerolles, exploitée par la famille Pailhoux et qui a été le siège d’un accident dramatique en 1809.

Mine de Feugerolles
mine de feugerolles (au dessus de la vigne, à droite du chemin)

Continuez jusqu’à retrouver le point de départ à Cascastel-Des-Corbières.

Attention : ne quittez pas le circuit indiqué et ne vous rendez pas sur ces sites sans y être accompagnés.

Pour tout renseignement, contactez Mines en Corbières : contact_mail@minesencorbieres.org

Livre Mines des Corbières

Pour tout savoir sur ce passé méconnu, nous recommandons l’ouvrage Mines des Corbières.

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